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Le changement… ça a bien changé !

En pleine réflexion sur un projet de changement avec un client, nous avons réalisé à quel point le changement lui-même avait bien changé.

 

Il y a une bonne décennie encore, le changement avait pour but légitime de rendre plus compétitives nos bonnes vieilles bureaucraties à la française, efficaces mais manquant singulièrement de l’agilité permettant de répondre aux mouvements rapides, brusques et incessants du monde actuel.

 

A cette époque, celui qui résistait, c’était un peu le simple d’esprit, frileux, archaïque, cramponné aux vestiges dérisoires de son petit monde étroit. Et Michel Crozier, notre pape national de la sociologie des organisations, avait beau répéter que nous sommes en fait tous prêts à changer rapidement si nous y trouvons notre compte, voire que les gens ont de bonnes raisons de ne pas vouloir changer, on culpabilisait à bon compte tous les « résistants ». Pour mieux appuyer le message, on insistait à grand renfort de références culturelles, en premier lieu en citant à qui mieux mieux ce bon vieil Héraclite, un grec qui ne se baignait jamais deux fois dans le même fleuve : « rien n’est permanent, sauf le changement ».

 

Et aujourd’hui, alors ? Eh bien, les choses ont bien changé. La plupart de nos organisations ont ou sont en train d’achever leur mue vers la débureaucratisation. Et le présent donne bien raison à Héraclite : maintenant, tout change tout le temps. Les crises s’enchaînent, le numérique se déchaîne, le changement – d’organisation, d’outil, de périmètre…–, est devenu la nature même de nos organisations. Pour le meilleur et pour le pire, car ce mouvement brownien fait parfois perdre un peu la boussole au management et aux collaborateurs. Ce qui nous changerait, finalement, ce ne serait pas un peu de stabilité ?

 

(à suivre …)

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